Il m'est arrivé un truc super craignos. Au départ, j'ai pas du tout compris ce qui se passait. Je me suis débattue, j'ai continué à faire comme d'habitude. Mais il a fallu me rendre à l'évidence, c'est elle qui a gagné. Il faut dire qu'elle m'a bien eu cette connasse de grippe ! Visiblement, on a été un paquet de victime, traumatisés par l'expérience : "Non mais toi aussi t'as eu la grippe? J'ai cru que j'allais mourir!!!! C'était hooooooorrible!", "M'en parle pas, j'ai manqué plein de soirées, j'ai pris un retard de ouf au boulot, j'ai perdu 2 kilos, je suis carrément rentrée chez ma mère, qui a essayé de me remettre en point à coups de vitamine C, de bonbons à l'eucalyptus, d'huiles essentielles, de citron chaud au miel, la cata". Le seul truc à peu près positif, c'est que j'ai eu le temps de mater tous les replays de Top Chef. Tous les ans, quand la nouvelle saison démarre, ça redevient un sujet de conversation. Du coup je suis plus à la ramasse puisque j'ai enfin un avis sur le nouveau jury (et notamment Etchebest, Meilleur Ouvrier de France des têtes-à-claques), sur l'espèce de voix-off débile qu'ils ont cru obligés de mettre en place et sur les nouveaux candidats. Mais le seul débat intéressant, pour ceux qui aiment vraiment la bouffe, et pas seulement à la télé, c'est ce que donne tout ce petit monde en cuisine. Alors comme à Paris, on a la chance d'avoir un joli portefeuille d'adresses tenues par des anciens candidats et des jurés, je vous ai préparé un petit topo, on commence par les candidats :
Pierre Sang est resté mon chouchou inconditionnel toutes saisons confondues, je rêvais donc depuis longtemps de lui claquer la bise et de faire la groupie de goûter sa cuisine, mais promis, j'ai fait de mon mieux pour être objective ;) Le moins qu'on puisse dire c'est que j'ai pas été déçue par sa cuisine. Frais, malin, intuitif, audacieux, tout en étant précis, un vrai sans faute. Gros coup de coeur pour l'entrée décerné par notre jury de copines ce soir-là : un saumon cuit à très basse température, des herbes super bizarres mais avec une texture vraiment intéressante, des morceaux de chips de crevettes, génial. Et jolie surprise pour le plat qui d'apparence classique, est sublimé par des condiments coréens peu connus de nos palais.
j'ai toujours pas retrouvé comment s'appelle cette herbe bizarre, mais ce saumon presque confit, une tuerie! |
Au delà de la cuisine, le côté sympa c'est que l'esprit du resto dans son ensemble correspond à son chef : généreux, sympa et authentique. La déco est chouette sans être hyper branchouille, la grande table d'hôte au centre apporte un côté convivial sans chichis. Le staff est sympa et attentionné, ce soir-là, je me sentais pas au top (le début de grippe justement) et on a demandé à avoir un truc plus light que la formule en 6 plats, ils ont été adorables et ont accepté exceptionnellement de nous faire une formule en 3 plats. Bref, un professionnalisme et une bienveillance à l'image du chef, souriant et volubile, qui passe de tables en tables pour s'assurer que tout le monde passe une bonne soirée.
"Y'a du croquant, y'a du fondant, y'a du glacé, ça c'est un dessert malin" |
La table d'hôte avec le staff en face, convivial et curieusement intime |
Pierre Sang a voulu offrir à ses clients une cuisine gastronomique dans sa technique, mais accessible. Pari réussi : la formule à 39€ en 6 plats est clairement un des meilleurs rapport qualité-prix de Paris et l'endroit est une très belle adresse pour de sympathiques dîners en petit comité. Bonne nouvelle, face à l'affluence, une deuxième adresse, Pierre Sang in Gambey, a ouvert à moins de 100 mètres, j'y fonce à la première occasion!
Pierre Sang in Oberkampf, 55 rue Oberkampf, Paris 11. Ouvert tous les jours, sans réservation, 39€ les 6 plats.
Julien Duboué, c'était le candidat à l'accent du Sud-Ouest qui a fait plusieurs apparitions dans différentes saisons. Propriétaire du resto Dans les Landes, il a récemment quitté cette première adresse pour créer A Noste. Si la cuisine est restée la même, le moins qu'on puisse dire c'est que cette fois-ci, il a vu plus grand, plus central, plus tendance, plus marketé. Au rez-de-chaussée on se partage des tapas sur les grandes tables d'hôtes, on boit un verre au bar en attendant sa table ou pour finir la soirée, on peut aussi grignoter des sandwichs basques dans le vieux combi Renault transformé en mini temple du street food. A l'étage, ambiance plus calme, on peut goûter à la version gastronomique de la cuisine du chef.
L'objet du délit : le maki de foie gras, rien à voir avec les saletés signées Robuchon pour Sushi Shop |
Pour les desserts aussi, on fait dans le léger : choux à la crème à tremper dans une sauce caramel |
Le classique de la maison : les chipirons frits! |
Côté assiette, la carte a évolué mais le concept reste le même : des tapas mêlant tradition landaise et nouvelle cuisine. C'est très très bon, hyper gourmand, travaillé, une vraie tuerie pour le salé comme pour le sucré. La cave n'est pas en reste et l'armagnac à la framboise en fin de repas fait le taff. Entre copines, c'est un de nos spots préféré quand on a envie de faire une vraie bonne bouffe (et qu'on n'a pas prévu de sortir après, parce qu'on sait bien qu'après ça, on va littéralement rouler vers nos lits).
Le seul truc un peu énervant, c'est le côté cash machine de l'endroit : on ne peut réserver qu'à partir de 8 personnes soit au service de 19h30 soit au service de 21h30 et dans ce cas c'est menu imposé à 39€ (quasiment open tapas, très honnêtement ça les vaut). Ils attendent que tout le monde soit là pour lancer le service et si vous êtes arrivés à 19h30, à 21h25 on vous indique qu'il serait bienvenu de finir votre bouteille de vin au bar. Alors certes le double service, c'est devenu assez récurrent à Paris et on est bien prévenus du fonctionnement lors de la résa, certes c'est un super bon moyen de pouvoir servir les gens rapidement, mais on ne peut pas dire que le service efficace mais hyper speed et le chef, peu souriant, s'arrêtant surtout aux tables de ses potes, contribuent à contrebalancer ce point. Qu'on s'entende bien : les tapas sont toujours aussi dingues et on passe un bon moment, mais à 60€ par tête vin compris, on s'attend à quelque chose de top et en changeant de taille, le concept a malheureusement un peu perdu de son âme.
A Noste par Julien Duboué, 6 bis rue du 4 septembre, ouvert 7j/7. Réservation uniquement pour le resto gastro à l'étage (60€ le menu dégustation) et à partir de 8 personnes pour les tapas. 01.47.03.91.91